Die Agenda für Baukultur
Construire, détruire – Marco De Francesco

Construire,
Détruire,
Soi-même,
L’altérité,
Ce visage,
Celui qui devrait toujours empêcher de tuer.
Ce qui vit,
Quelle que soit sa forme,
Simple, archaïque ou éphémère,
Mais toujours, miraculeusement, vivant.
Les mythes et les rites,
Les croyances et les imaginaires,
Les récits ordonnateurs et structurants,
Qui accompagnent sans cesse les questions, les angoisses de l’être,
En le piégeant, finalement, dans ses propres schèmes.
Nos avidités et nos aversions,
Le langage et le sens,
Nos espérances.
L’architecture,
Cabane primitive issue de la volonté humaine de vivre groupés autour d’un feu initialement accidentel,
Baraquements de bois, d’acier, de briques et de ciment, construits afin de détruire une partie de l’espèce humaine,
Maison simple, comme celle des jours meilleurs, pensée pour qui meurt juste de froid,
Fine membrane de polyester, à Calais et partout ailleurs, lacérée par les forces de l’ordre,
Maigre tour élancée dans les cieux des métropoles, nouveaux refuges urbains et inatteignables,
Fondation d’art, luxe pour écrin parisien,
Nouveau Temple du nouveau rituel,
Celui du selfie.
De quoi l’architecture peut-elle encore porter le nom ?
Marco De Francesco